Vers la consolidation de nos Convergences Par Yvette LECOMTE (FICEMEA)

Vers la consolidation de nos Convergence(s). Par Yvette LECOMTE Présidente de la FICEMEA (Fédération Internationale des Centres d’Entrainement aux Méthodes Actives)

Cette 3ème Biennale est un évènement dans un long processus entamé en 2016 et qui a vu s’organiser deux biennales préalables en 2017 et 2019 et, en 2021, un anniversaire aménagé pour raison de Covid, celui du Congrès de Calais. Elle figure donc comme une étape dans un cheminement qui permet de se reconnaître en travaillant ensemble, en débattant ; et aussi en outrepassant les espérances raisonnées du comité de pilotage (il est là pour cela !). Celui-ci ne peut qu’être heureux de l’engouement manifesté et ne peut que se réjouir des dépassements osés par les militant.e.s. La 3ème Biennale de l’Éducation Nouvelle – Convergence(s) a connu des présentations nombreuses, des débats ouverts, des désaccords positifs et mobilisateurs, des moments d’explicitation, des échanges constructifs et sincères. La Biennale a aussi suscité des désirs nourris par la force des rencontres entre participants, par la qualité de ces échanges, par la sympathie présente à tout moment ; et elle a aussi produit des frustrations qui, heureusement, peuvent se muer en propositions pour l’avenir et nous faire avancer.

La Biennale témoigne aussi d’échanges « européanocentrés ». A la Fédération internationale des CEMÉA, nous proposons pour le futur de tirer davantage profit d’une palette très internationale de participant.e.s. Les membres de la Fédération sont demandeurs de davantage pouvoir témoigner et mettre en débat des méthodes actives telles qu’elles sont développées, pratiquées et inspirées de
mouvements pédagogiques frères des mouvements européens, des organisations qui vivent sur d’autres continents : Afrique, Amérique du Sud, Inde, Moyen Orient, Océan Indien. C’est sans aucun doute une piste à envisager pour approcher des réalités pédagogiques qui concourent toutes à bâtir des hommes et des femmes comme personnes libres et responsables mais dans des situations tellement différentes. Nous pourrions davantage tirer parti de ces différences notamment pour envisager ensemble notre résistance à un système capitaliste qui lui s’employe à agir de la même manière sur tous les continents, indépendamment de la culture des peuples.

Nous suggérons aussi que l’éducation non formelle et informelle pourraient à l’avenir avoir une place plus importante dans nos échanges. Comment agir dans des sociétés où l’instruction obligatoire n’est pas une réalité et où la formation des adultes est un objectif important d’organisations qui pratiquent de méthodes actives en pédagogie. Mais aussi, comment s’assurer partout d’une éducation notamment citoyenne tout au long de la vie ?

Et de là à davantage développer une prise en compte de l’environnement de l’école, il n’y a qu’un pas que les membres de la FICEMÉA proposent de franchir. D’ailleurs, pour revenir à l’école au centre des préoccupations de nombreux.ses participant.e.s, se poser aussi la question de l’adoption d’un point de vue extérieur à son organisation structurelle pour envisager des apports positifs. Cette
proposition a été régulièrement mis sur la table durant la Biennale ; ce point de vue apparaissait aux yeux de certain.e.s comme un moyen pertinent, utile voire nécessaire pour apprécier et orienter la formation de jeunes si l’on veut que ceux-ci acquièrent, réellement au cours de celle-ci, des moyens de transformer la société, de la créer plus démocratique, plus juste, plus fraternelle et plus soucieuse
des communs. Pour ce faire, nous avons produit ensemble des avancées remarquables qui permettent aux huit premières organisations porteuses de la Biennale d’être rejointes par de nouvelles associations qui se reconnaissent dans le même mouvement convergent. A nos yeux, c’est très important ce regroupement des forces, cette solidarité mais aussi cette « communion idéelle »

C’est donc à la relance d’un mouvement à laquelle nous œuvrons et il nous faut saisir les impulsions produites lors de la 3ème Biennale pour les impliquer et les prolonger dans de nouveaux actes posés en commun. L’importance du nombre de militante.s Donc plus de 500 participant.e.s ! et une organisation gigantesque portée par une petite équipe dont il faut répéter l’implication. Elle s’est
investie avec minutie dans une préparation importante. Elle a grandement contribué à créer une ambiance extrêmement chaleureuse tout au long de ces quatre journées. Celle-ci a coloré les échanges qui ont eu lieu entre les activités du programme et lors de ces mêmes activités, aux tables des repas, devant ou dans le bar, dans les locaux ou les chambres des auberges de jeunesse, des hôtels qui nous ont accueilli.e.s, dans les visites organisées dans la ville de Bruxelles, dans les voyages partagés… Cette convivialité est fondamentale pour nous, elle fait partie de nos moyens. Nous avons pu la goûter pleinement. C’est elle aussi qui produit des désirs de perspectives communes et de réalisations.

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