Philippe Meirieu L’éducation ne peut pas se limiter à des enjeux de tri social
Vous êtes animé a la fois par une volonté de chercheur et de militants, deux réalités qu’on oppose souvent alors qu’elles sont conciliables, ainsi que l’a démontré la dernière biennale du mouvement Convergence(s)… Il y a en effet de grandes questions sociales qui nous réunissent et nous mettent en mouvement.
Philosophe, pédagogue, sociologue et militant, Philippe Meirieu est l'une des chevilles ouvrières du mouvement Convergence(s) pour l'Education nouvelle qui réunit une vingtaine d'organisations à travers le monde. Entretien avec un penseur engagé et coup de projecteur sur ces pédagogies actives qui placent l'émancipation et la solidarité aux cœurs de leurs enseignements.
Il y a en effet de grandes questions sociales qui nous réunissent et nous mettent en mouve- ment parmi les inégalités vécues par tous les pays présents, nous avons largement débattu de la mar- chandisation de l'éducation, de la mise en concurrence sys- tématique qui génère des inégalités. L'Education nouvelle doit-elle rester dans le service public ou aller vers le privé, sachant que certains pays n'ont quasi pas de service public et que l'entresoi est un danger pour mettre en place une vraie altérité ? La virtualisation permanente du monde est une autre question qui traverse le monde de l'éducation et qui, paradoxalement, peut nous faire revisiter la matière, le contact avec le réel! Un rapport très matériel aux choses présent dès l'origine des écoles nouvelles, à la campagne, et qu'il nous est possible de repenser en proposant aux jeunes des alternatives à cette virtualisation qui abolit le corps. Nous devons être des lanceurs d'alerte !