Une convention entre l’Etat et les mouvements dÉducation populaire pour promouvoir la laïcité.

La date de la signature de cette convention n’était pas anodine puisqu’elle précédait le 9 décembre, la journée dédiée à la Laïcité, instaurée en 2015 à l'occasion du 110e anniversaire de la loi de 1905. Ces quatre mouvements d’Education confirment ainsi leur participation au déploiement du plan national de formation « Valeurs de la République et laïcité », piloté par l’Agence nationale de la Cohésion des Territoires.

La formation Valeurs de la République et laïcité s’adresse, en effet, aussi bien aux agents publics qu’aux salarié·es et bénévoles associatifs. Gratuite pour les stagiaires, elle permet aux acteurs et actrices de terrain et notamment à celles et ceux qui sont au contact des populations, d’être au clair avec le principe de laïcité, de mieux comprendre comment l’appliquer et de pouvoir l’expliquer et le mettre en œuvre dans l’exercice de leurs fonctions.

En effet, on ne fait pas vivre la laïcité par des effets d’annonces médiatiques sur le nombre de signalements concernant le port de tenues ou autres signes à intentions religieuses. Ces situations ne sont pas nouvelles et reviennent régulièrement sur le devant de la scène depuis plus de trente ans et l’exclusion à Creil de trois collégiennes refusant d'enlever leur voile. Ces situations peuvent traduire une revendication identitaire permettant à une jeunesse de s’inscrire dans une histoire familiale, pouvant, en fonction des contextes, leur permettre ensuite de s’émanciper et vivre leurs propres aventures. Notre travail commun est de permettre aux jeunes de les dépasser au regard des exigences républicaines d’une laïcité authentique. Il nous faut, pour cela, leur offrir des occasions d’engagements constructifs dans des projets qui les aident à se construire sans renier leur liberté ni basculer dans le communautarisme. Aussi, il reste nécessaire, encore et encore, de réexpliciter le sens de la laïcité et de la protéger des tentatives d’instrumentalisation et de division entre les citoyens. Il reste aussi à proposer sans cesse aux jeunes des perspectives d’engagement dans des collectifs qui font de la solidarité une  valeur fondatrice.

D’autant plus que les Ceméa constatent, par endroit, une banalisation des discours de haine, des situations du quotidien où le racisme est explicite et prend des formes les plus insidieuses et difficiles à cerner. Ils défendent et promeuvent la création d’espaces où la parole peur s’exprimer, des espaces où l’on prend le temps de déconstruire les représentations et les discours racistes ainsi que toute forme d’intolérance ou d’atteinte à la laïcité.

Cet engagement des Ceméa dans le plan « Valeurs de la République et laïcité », et ce depuis sa création en 2015, participe à construire des réponses collectives, éducatives et pédagogiques, adaptées aux diverses situations de terrain que rencontrent les professionnels. C’est un travail à mener sans relâche auquel nous sommes décidés à prendre toute notre part.

Paris le 15 décembre 2022