Les débats axes 1 et 3
Axe 1 Éducation Nouvelle et échec scolaire socialement marqué
Débat 1 Comment comprendre et combattre l’échec scolaire ? (CRAP)
Il s’agira de débattre des analyses et des propositions du livre d’Yves Reuter : « Comprendre et
combattre l’échec scolaire » au travers de trois temps :
- une brève présentation de l’ouvrage par Yves Reuter autour de la dimension sociale de l’échec
scolaire, de la prise en compte des élèves issus de la pauvreté, de l’articulation entre pédagogies et
didactiques et des pistes d’action possibles ;
-une discussion de l’ouvrage par :
Gwenaël Le Guevel, ancien enseignant de SEGPA et président du Crap,
Laurent Reynaud, enseignant de lycée et membre du CR des Cahiers pédagogiques,
Maëliss Rousseau, enseignante de maternelle et membre du CR des Cahiers pédagogiques,
Chacun se centrant sur un point d’accord, un point de désaccord et un point qui l’interroge ;
-un long temps de débat avec l’ensemble des participant·es.
Débat 2 "C'est pour ton bien" Comment penser la sécurité à l'école pour qu’elle ne soit pas un outil de
répression ? (FITCEMEA)
Élever un individu autonome, c'est le mettre en mesure de faire les choses par lui-même, c'est lui
donner confiance pour que, petit à petit, il puisse atteindre des objectifs qui seront d'autant plus
grandes qu'il sera jeune. Cependant, ces dernières années, la question de la sécurité à l'école s'éloigne
de ce bon objectif et, dès l'école maternelle, les soi-disant règles de sécurité compriment les
comportements naturels des enfants et des jeunes au point de les modifier, en imprimant de nouveaux
des codes de comportement au nom du «c'est pour leur bien».
Les règles de sécurité à l'école fournissent des supports de protection pour éviter de «se blesser» au
point d'inhiber le potentiel naturel d'apprentissage des enfants.
Lors de ce débat, nous nous demanderons comment combiner la question de la sécurité à l'école avec
les directives européennes sur les compétences vertes, qui prévoient la valorisation de
l'environnement comme bien commun et avec toutes les théories relatives au thème de l'éducation en
plein air. Nous discuterons de notre postulat : la seule sécurité possible est celle du groupe social qui
génère l’inclusion pour donner à tous les mêmes chances.
Débat 3 Comment combattre l’échec genré ? Comparaisons internationales (Ficemea, Cemea Cameroun)
L’école et l’éducation restent des piliers de développement indéniable dans le monde. On ne saurait
prétendre assurer un développement durable sans y introduire des alternatives de l’éducation.
Mais il faut immédiatement relever que le système scolaire dans son ensemble fonctionne avec en son
sein des germes d’échec : programmes inadaptés, système d’évaluation inappropriés, méthodes
d’enseignement obsolètes peu conformes au milieu des apprenants ; d’où les multiples échecs,
redoublements et abandon scolaires.
La scolarisation des filles pose un problème sociologique très important ; il existe dans de nombreuxpays des barrières socioculturelles qui empêchent la scolarisation de la fille de prendre véritablement
son essor ; certaines religions, les mariages précoces, les préjugés socioculturels, la répartition des
tâches domestiques entre les filles et les garçons…
A l’heure où l’école doit offrir des chances égales aux filles et garçons, il est question de conscientiser
les gouvernements à mettre en place des politiques éducatives devant promouvoir l’approche genrée
et donner ainsi l’opportunité à toutes les filles de participer activement à toutes les plateformes
décisionnelles concernant leur avenir. Nous discuterons des plaidoyers possibles auprès des
gouvernements et des institutions internationales, pour la mise en œuvre de pratiques innovantes
telles que le parlement des enfants, les conseils régionaux et municipaux jeunes ou d’autres apportées
par les participant·es.
Débat 4 L’Éducation nouvelle, prisonnière de la « forme scolaire » d’éducation et d’apprentissage ?
(Maison de la pédagogie Mulhouse)
De 8 à 9, math ; de 9 à 10, musique ; de 10 à 11, anglais ; de 11 à 12, sciences et vie de la Terre. Et ainsi
de suite, semaine après semaine, de salle en salle, le groupe classe déambule dans le collège à raison
de 55 minutes par discipline.
Un découpage du temps et du savoir, un espace coupé de la vie publique, un mode uniforme de
regroupement des élèves : autant d’éléments, parmi d’autres, caractéristiques d’une « forme
scolaire » de transmission d’une culture, largement répandue mais rarement discutée, rarement
remise en cause. Et pourtant…
Ce débat proposera d’interroger la compatibilité d’une « forme scolaire » historiquement datée avec
une Éducation nouvelle inscrite dans des pédagogies qui cherchent à prendre en compte
l’hétérogénéité des élèves, notamment ceux qui sont les plus éloignés de la norme scolaire. Un débat
potentiellement riche de la présence de participant·es venus de systèmes éducatifs différents et
porteurs d’expériences singulières.
Débat 5 En quoi l’hétérogénéité de la classe permet de relever le défi du « Tous capables ! » ? (GFEN)
Déjà en 1947, le plan Langevin-Wallon présentait l’accès à l’éducation et à la culture comme un
principe de justice, conciliant « égalité et diversité ». Le moins que l’on puisse dire est que tout le
monde n’en est pas convaincu, au nom d’intérêts qui, eux, ne se disent pas.
Et pourtant d’autres sont convaincu·es que ce pari peut être tenu.
Débattons-en … mais de manière interrompue !!!
Débat 6 En quoi les mouvements d’éducation populaire sont des partenaires incontournables des
mouvements d’éducation nouvelle dans la lutte contre les causes de l’échec scolaire ? (Collectif
Alpha)
Les personnes qui quittent l’école en ayant des difficultés de lecture et d’écriture peuvent trouver de
nouveaux espaces d’apprentissage dans les associations d’éducation populaire. Celles-ci ont ainsi pu
développer des pratiques de formation et mettre en place des projets qui participent à lutter contre
les phénomènes de reproduction sociale.
Qu’apportent au monde de l’école, ces expériences issues de l’éducation populaire avec des adultes,
dans la lutte contre l’échec scolaire ?
Pour débattre ensemble, nous expérimenterons des techniques d’éducation populaire.
Débat 7 Les manuels scolaires, outils de contrôle ou d’émancipation ? (LIEN, Labo de Babel, CRAP,
ICEM)
A l’heure où la « labellisation » des manuels scolaires est questionnée, quelle position pour
l’Éducation Nouvelle ?
En quoi le manuel scolaire est-il un véhicule idéologique et culturel ou un outil pratique pour les
enseignants ?
Dans la complexité des systèmes, nous chercherons à identifier les positions des différents
acteur·ice·s au travers de « jeux de rôles », prétextes à l’argumentation. Nous analyserons les
situations, afin d’imaginer des raisonnements solides, tenables, utopistes… qui nous permettront de
trouver une autre voie, au croisement du contrôle et de l’émancipation.
Débat 8 Sommes-nous prêts à changer le contrat scolaire sélectif dans lequel nous baignons ?
(LIEN/GREN)
Nous avons hérité d’un contrat scolaire qui nous oblige à instruire et éduquer la jeunesse tout en la
sélectionnant. Cette mission paradoxale brise nos meilleures intentions pédagogiques et
organisationnelles de l’école.
Sommes-nous en train de travailler au changement de ce contrat sélectif de l’école, ne pouvant plus se
passer de créer de l’échec scolaire pour fonctionner ?
Si oui : comment ?
Si non : pourquoi ?
L’exemple de l’école genevoise sera utilisé comme tremplin de lancement du débat.
Axe 3 : L’Education Nouvelle face à la montée des populismes et des totalitarismes
Débat 9 Le jeu peut-il nous sauver de la déshumanisation de la guerre et de l’ennemi ?
(FITCEMEA)
Nous vivons de plus en plus étouffés par la rhétorique et la propagande de guerre. Qu’est-ce qui
rend cette condition possible ? Un élément est fondamental : la déshumanisation de l’ennemi, ne
pas le reconnaître, ne jamais le voir tel qu’il est : une personne ; lui refusant un nom, une voix, une
audition, un espace pour ses motivations, aussi impartageables soient-elles.
Dans ce quotidien, les voix dissidentes, les opinions différentes n'ont plus de place, elles sont
criminalisées mais surtout ignorées et censurées, non reconnues.
Dans le jeu, dans tous les jeux, "l'autre", l'adversaire, l'ennemi… je l’accepte, je le considère, je
l'observe, je me rapporte à lui. Aussi bien lorsque les forces sur le terrain sont inégales et
dissymétriques, que lorsque les objectifs que nous comptons atteindre sont différents. A la fois
lorsque pour atteindre le même objectif, je suis obligé de rechercher un accord, une négociation,
une collaboration.
Pouvons-nous dans ce contexte nous réapproprier la culture qu’apporte le jeu, dans laquelle la
déshumanisation des autres n’est pas possible, sinon… il n’y a pas de jeu ?
Débat 10 Pour construire une pensée chez l'enfant [ou adolescent ou l'adulte] peut-on se passer
de débats et de mises en commun ? (AGSAS)
La qualité des relations interindividuelles, le développement de la langue et de la pensée, la
construction de la citoyenneté et de savoirs émancipateurs constituent des préoccupations
actuelles face aux divers totalitarismes. Quels sont les dispositifs, les cadres éthiques qui les
favorisent ? Pour l’AGSAS, les espaces de débat sont un des vecteurs indispensables du développement intellectuel et socio-affectif des humains. Loin des savoirs descendants, d'un
enseignement vertical, de l'absence de remise en question, en quoi l'établissement d'un espace
hors-menace, la mise en commun d'évocations, représentations et la réalisation d'associations
libres, l'écoute de l'autre autorisent la construction d'une pensée exploratrice, à partir des savoirs
transmis et élaborés, loin des préjugés et des stéréotypes ?
Débat 11 Quelles pratiques pédagogiques et quelles postures collectives développer pour
soutenir une pensée libre et démocratique ? (École LA SOURCE)
Ce débat proposera d’interroger :
- la place de la parole et culture du débat
- le développement de l’esprit critique
- la recherche du consensus
- le travail en groupe
Débat 12 Comment comprendre les effets de l’arrivée de Giorgia Meloni au pouvoir sur les politiques
sociales et éducatives ? (FICEMEA, FITCEMEA, CEMEA)
La fédération internationale des Ceméa a organisé un séminaire de travail pour outiller les acteurs et
les actrices éducatives dans la lutte contre les idées des extrêmes droites.
Alors que l’extrême-droite gagne du terrain en France, en Europe et ailleurs, le Comité pour les
relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire français
(Cnajep France) a décidé de participer au débat national. Pour nourrir leurs réflexions, les membres de
ce collectif se sont déplacés en Italie pour étudier l’impact de l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni
sur les politiques sociales et éducatives. Les Ceméa Mezzogiorno ont organisé ce séminaire avec le CSV
Lazio (Centre d’accueil des volontaires civiques à Rome).
Ce travail a permis de finaliser un document de communication qui sera présenté et servira de base
pour ce débat.
Débat 13 Perception des migrations et montée des populismes : que fait l’éducation nouvelle ?
(LIEN)
Comment aborder la question des migrations, la montée des populismes et ceci dès l’école
élémentaire ? Qu’en est-il de cette question dans la formation des enseignants et professionnels du
champs social ? Comment décoder les idées dominantes ? Comment ne pas se les laisser imposer ?
Comment construire avec les jeunes des projets dans le champ de la culture permettant des prises de
conscience, des échanges entre les peuples ? Comment construire les solidarités ?
Débat 14 Comment travaillons-nous avec et entre nos groupes d’EN dans des situations extrêmes ?
(LIEN)
Des groupes de Convergence(s) vivent des situations très difficiles (guerre, instabilité politique,
violence, insécurité permanente). Quelles missions nous donnons-nous pour agir au mieux ?
Quelles prudences exerçons-nous ?
Quelles entraides pratiquons-nous ?
Sur quels savoirs nous appuyons-nous ?
Que construisons-nous et apprenons-nous dans de tels moments ?
Nous confronterons nos expériences, nos pratiques de résistance et de luttes pour mettre en évidence
ce qui nous permet, envers et contre tout, de poursuivre au mieux, avec lucidité et espoir, le chemin
ensemble.
Débat 15 Que peut l'Éducation Nouvelle dans la réparation du colonialisme ? (LIEN)
Quand on parle de la colonisation, on a tendance à croire que c'est un phénomène lointain et banni.
Pourtant il est toujours actuel dans les rapports entre les États.
L’héritage colonial se limite-t-il aux colonisés ? Pourquoi l'histoire coloniale n'est-elle pas vraiment
enseignée chez les colons et leurs descendants ? L’enseignement de l’histoire ne devrait-il pas être
favorable à l'émancipation des descendants des colonisés et descendants des colons ? Dans quel sens
l’Éducation Nouvelle peut-elle aider dans la réparation du colonialisme ? Notre dispositif sera en
cohérence avec notre sujet.