La Maison de la Pédagogie de Mulhouse à la Biennale 2024

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La Maison de la Pédagogie de Mulhouse, Membre de Convergence(s) pour l’Éducation nouvelle a participé à la 4e Biennale internationale de l’Éducation nouvelle qui s’est tenue, du mercredi 30 octobre au samedi 2 novembre 2024 au lycée Jules Rieffel de Saint-Herblain, près de Nantes, sous un ciel gris et bas, bien automnal.

La Maison de la Pédagogie de Mulhouse, Membre de Convergence(s) pour l’Éducation nouvelle a participé à la 4e Biennale internationale de l’Éducation nouvelle qui s’est tenue, du mercredi 30 octobre au samedi 2 novembre 2024 au lycée Jules Rieffel de Saint-Herblain, près de Nantes, sous un ciel gris et bas, bien automnal.

Le lycée général, technologique et agricole Jules Rieffel est installé dans un ensemble à l’architecture récente assez atypique : trois pavillons à un seul étage connectés entre eux par des couloirs très lumineux donnant sur des espaces verts arborés ; l’ensemble ouvert sur une prairie bien labourée par les sangliers de la campagne toute proche.

C’est cet établissement scolaire de 300 places qui a accueilli, fait vivre et travailler ensemble 500 personnes pendant 4 jours. Bravo pour la remarquable prise en charge de la logistique d’ensemble, notamment dans les tâches de restauration, entièrement assurées par le CRAB (Collectif régional d’accueil de la Biennale), solidairement secondé par les participants lamda lors des « coups de feu » ; le tout dans un souci de respect des préoccupations écologiques affichées par les mouvements de l’Éducation nouvelle. L’expérience de la coopération en actes, de la cohérence entre le dire et le faire.

Soulignons ensuite la grande réactivité, la grande disponibilité, la grande accessibilité et, pour tout dire, la grande efficacité des membres du copil de Convergence(s) pour l’Éducation nouvelle. Là aussi, et d’une façon plus générale, un réel respect des valeurs de l’Éducation nouvelle avec un mode de fonctionnement dans lequel chacun peut parler d’égal à égal avec n’importe qui dans un climat d’empathie, de compréhension et de reconnaissance mutuelles.

Au terme des 4 jours de la Biennale, il nous semble possible de dégager trois caractéristiques de l’Éducation nouvelle :

  • elle est politique, incontestablement marquée par un contexte général qui n’a fait que se dégrader depuis la Biennale de Bruxelles, en 2022 ;
  • elle est internationaliste, avec ses militants venus de 26 pays des 5 continents, dont le Liban, la Palestine, l’Ukraine mais en l’absence de celles et ceux qui n’ont pas obtenu le visa d’entrée en France ; ce qui a motivé, lors de la séance de clôture, l’adoption d’une « prise de position » pour dénoncer cette non obtention de visas ;
  • elle est globale, comme l’ont montré, tout au long de la Biennale, les innombrables invitations à « décloisonner », à « établir des liens », à « construire des ponts » …

Rappelons les 5 axes définis par Convergence(s) pour cette Biennale :

  • Éducation nouvelle et échec scolaire socialement marqué ;
  • Éducation nouvelle, éducation globale, éducation populaire ;
  • Éducation nouvelle face à la montée des populismes et des totalitarismes ;
  • l’Éducation nouvelle face au défi écologique ;
  • Privatisation et marchandisation de l’école, coopération et internationalisme.

Ces 5 axes ont été travaillés au travers de 30 débats et de 90 ateliers, dont il ne nous est évidemment pas possible de rendre compte ici. S’y sont ajoutées 2 interventions qui ont rassemblé la plupart des participants :

  • celle d’Edwy Plenel, dans laquelle le fondateur de Médiapart a dressé un tableau de la situation politique à l’échelle mondiale marquée par la droitisation, l’hyper libéralisme, etc… mais qui nous a aussi rappelé son mantra : « L’inquiétude est l’antichambre de l’espérance ».
  • celle de Monique Pinçon-Charlot, sociologue spécialiste du monde des riches, qui nous a rendus attentifs au fait que les plus grands et les plus riches chefs d’entreprise des secteurs de pointe des Etats-Unis (dont Elon Musk et Jeff Bezos) ont été formés dans des établissements qui pratiquent l’Éducation active.

Et la Maison de la Pédagogie de Mulhouse dans tout ça ?
La première opération fut de mettre en place les 4 affiches de présentation de la MPM dans le hall d’entrée du bâtiment central. Elles nous ont permis de faire la connaissance de Thibaut (du GFEN de Lyon), intéressé  par la genèse de notre association. Pour autant, force est de constater que la MPM reste un OVNI pédagogique dans la galaxie de Convergence(s).

Surtout, dès le lendemain de notre arrivée, le mercredi 30 octobre, de 14 h 30 à 16 h 30, place à l’animation de notre Débat : « L’éducation nouvelle prisonnière de la forme scolaire ? » en présence de 20 participants, au lieu des 30 annoncés dans les jours précédents (ce qui, soit dit en passant, n’était pas pour nous déplaire).
Une séance en 2 temps à partir des 2 questions suivantes :

  • en quoi la forme scolaire pose-t-elle problème pour la mise en œuvre des principes et des
    pratiques pédagogiques de l’Éducation nouvelle, notamment pour lutter contre l’échec scolaire ?
  • avez-vous procédé à des transformations, réalisé des aménagements ou avez-vous des propositions pour que l’organisa*on scolaire soit davantage en cohérence avec les principes et les pratiques de l’Éducation nouvelle afin de mieux lutter contre l’échec scolaire ? Lesquels ?

Les cinq groupes se sont penchés sur les questions avec intérêt pour rédiger les éléments de réponse autour des trois critères retenus pour caractériser la forme scolaire : l’organisation du temps et de l’espace et la répartition des élèves par groupes d’âge. Les affiches et les affichettes réalisées par les groupes ont donné lieu à des mises en commun. Les 2 heures n’ont pas été suffisantes pour pouvoir engager le débat de fond que nous envisagions de développer autour de la compatibilité de notre forme scolaire et les principes et pratiques de l’Éducation nouvelle.

Nous remercions ici Laurence et Abdou qui ont néanmoins réussi à rédiger un compte rendu dans lequel nous retrouvons l’essentiel de ce qui a été dit lors de nos échanges et qui a été pris en compte dans la synthèse des débats de l’axe n° 1, présentée lors de la séance de clôture.
Nous avons eu le plaisir d’enregistrer plusieurs signes de satisfaction qui vont au-delà des simples remerciement. En voici 2 :

« Merci encore pour votre atelier bien éclairant » ; 
« Merci pour ce riche moment à cette époque de brouillage conceptuel ».

Nous terminerons en évoquant 2 temps forts de fin de Biennale :

  • le concert donné par la Chorale de la FSU, le vendredi soir, sous le chapiteau, marqué par une vibrante ferveur militante et superbement porté par une grande qualité d’interprétation ;
  • l’intervention, en séance de clôture, du Grand Témoin de la Biennale, Dorcy Rugamba, metteur en scène, auteur de « Hewa Rwanda ; Lettre aux absents » (J.-C. Lattès, 2024), dont la famille a été exterminée en trois-quarts d’heure en 1994 par, a-t-il fait comprendre, des hommes « instruits ».

Nous avons été profondément touchés par la force de ses paroles, tout comme par la finesse de ses analyses, en particulier lorsqu’il nous a déclaré qu’il avait le sentiment d’avoir vécu pendant ces 4 jours de la Biennale dans une « communauté idéale ». Il a souligné l’impérieuse nécessité de l’éducation, tout en nous invitant à nous interroger sur sa capacité à fonder un monde meilleur.
C’est pour cela qu’a été créée la Ligue internationale pour l’Éducation nouvelle en 1921, au lendemain de la première Guerre mondiale. C’est pour cela qu’aujourd’hui il nous faut nous interroger collectivement sur les capacités de l’Éducation nouvelle à relever les défis de notre temps.

C’est à cette interrogation que la Maison de la pédagogie de Mulhouse entend continuer à apporter sa modeste contribution en mettant en œuvre toute son énergie pour faire vivre les Convergences pour l’Éducation nouvelle à l’échelle locale.

Jean-Pierre Bourreau et Jean-Marie Notter, Les 3 et 4 novembre 2024

Retrouvez ici le site de la Maison de la Pédagogie de Mulhouse :

https://maisondelapedagogie.fr/