Dossier VEN n° 576 : Du je dans le texte au nous sur le terrain
Tout collectif est composé d'une mosaïque d'individus, et il est nécessaire d'impulser une dynamique pour qu'un groupe s'y mette à exister en s'y substituant !
Le je et le nous, une articulation à soigner
Ce dossier convie à une balade sémantique, à un parcours qui ,même si Raymond Devos ne renierait sans doute pas les jeux de mots qui s’invitent dans les textes, n’a de cesse de creuser le sens d’un sujet qui occupe la totalité du temps de l’éducation, et va le chercher à sa racine. Le groupe y est examiné sous toutes ses coutures et les individus qui le composent ne sont pas oubliés.
Un commun qui fédère
Ce qui se noue entre les je dans le nous, enveloppe, emballage virtuel, ne doit pas échapper à ces je uniques qui le font, le fondent, car sans je pas de nous et sans nous les je se contentent d’être alignés, agrégés, posés les uns contre les autres, et il n’est pas ici question d’ « avec » préposé à la coordination des unicités, à lier les un·e·s avec les autres, mais bien d’un coudoiement, d’un côtoiement d’individus, où le commun n’existe pas. Ce commun qui fédère pourtant et qui appartient à la fois au nous (ce singulier pluriel) et aux je (ce pluriel singulier) c’est-à-dire à tous et à toutes, en entière humilité. Ce qui est commun est banal et relève de l’habitude et c’est justement ce qui fait son importance. Sa double acception fait sa force. Ce qui est partagé et relie, ainsi que ce qui est ordinaire.
Une mathématique complexe
Lorsque l’ordinaire relie cela signifie que c’est universel et dans chaque groupe il est bon ou pas que les je deviennent un nous mais sans jamais abandonner leur particularité, équation à plusieurs inconnues pas si simple à résoudre dans l’univers de l’algèbre des relations.
Ce propos liminaire permet d’entrer dans le dossier par une porte dérobée peut-être mais qui offre une vision imagée de la problématique du je et du nous, prégnante dans tous les groupes, équipes et systèmes.
Les textes qui le composent le démontrent sans conteste
Le dossier démarre avec un texte d’ouverture de Philippe Meirieu du vivre ensemble au faire ensemble puis la lecture emprunte des méandres qui ont noms : se former...en groupe c’est mieux, la formation un espace de désaliénation, du bien fondé de l’illusion groupale. » pour reprendre son souffle elle fait étape aux règles du je puis reprend son cours en s’interrogeant avec oeuvrer à plusieurs je pour un nous, est-ce possible ? », visite la symbolique du genou coule vers l’embouchure du nous et je et se termine par un jeu où le je défie le nous : la baguette.
Pour ne pas déjouer le nous, il faut savoir dénouer les je. Et c’est pas du jeu !
À retrouver dans la librairie de Yakamédia.