2015 – 2022 : Des origines de la première Biennale à la création de Convergence(s)

2015 – 2017 En France, la loi de refondation de l’école de la République a fortement mobilisé les mouvements pédagogiques et les associations complémentaires de l’enseignement public. Contribuant dès 2012 aux travaux qui ont précédé la promulgation de la loi de refondation, ils ont porté des enjeux politiques mais aussi pédagogiques considérant que la mise en œuvre de nouvelles orientations, de nouvelles façons de faire (modification des rythmes, projet éducatif de territoire, évolution de la formation initiale et continue des enseignants, réforme du collège, …) impliquaient nécessairement une réflexion sur les conditions d’apprentissage. Plus largement dans le monde, les différentes formes d’éducation formelle et non formelle concourent, nous le savons, aux objectifs décrits ci-dessus. Accompagner la complémentarité entre tous les espaces éducatifs a toujours été un enjeu majeur. Ce processus invite aussi à repenser l’éducation dans une approche globale, tout au long de la vie, dans une perspective de transformation des pratiques éducatives vectrice de participation et d’émancipation individuelle et collective.

La question de la pédagogie est donc au centre de ces enjeux et si différentes approches de la pédagogie existent, nous le savons, toutes ne se valent pas. Les Ceméa ont donc pris l’initiative de réunir un ensemble d’associations se revendiquant des valeurs d’Éducation Nouvelle dans le cadre de la première Biennale internationale de l’Éducation Nouvelle qui s’est déroulée du 2 au 5
novembre 2017 à Poitiers, à l’Esen-ESR (275 participant∙e∙s). Cette biennale portait une double ambition, à la fois d’accueillir des partenaires internationaux de nos différents mouvements et dans le même temps d’organiser des évènements dans les pays en convergence avec les partenaires des différents réseaux. En effet, la dimension internationale a toujours fait partie de la singularité de l’histoire politique et sociale de l’Éducation Nouvelle inscrivant nos mouvements dans une
articulation entre les différentes échelles d’action locales, nationales et internationales.

Cette première Biennale internationale de l’Éducation Nouvelle s’est donc déroulée conformément à nos attendus : Mettre l’éducation active, la pédagogie, au cœur d’un espace collectif de réflexion, de partage d’expériences et d’échanges, répondant à trois intentions :
• Partager les fondamentaux de l’Éducation Nouvelle et enrichir nos réflexions
• Partager nos pratiques
• Débattre ensemble

2017 – 2019
Accueillant la FIMEM et le LIEN dans le comité de pilotage, la préparation de la seconde Biennale est engagée. Nous n’en modifierons pas l’architecture globale tout en recherchant à mieux prendre en compte la dimension internationale. Ainsi, le projet ERASMUS accepté permettra d’accueillir plus de 80 militant∙e∙s venant de 19 pays du monde. Au total, plus de 470 personnes participeront à cette seconde édition dans les locaux de l’Université de Poitiers.

2019 – 2021
Tout en marquant le centenaire du premier congrès fondateur de la Ligue Internationale de l’Éducation nouvelle (Calais 1921), les CEMEA, le CRAP-Cahiers Pédagogiques, la FESPI, la FICEMEA, la FIMEM, le GFEN, l’ICEM-Pédagogie Freinet et le LIEN s’engagent dans une dynamique portant la renaissance, la redynamisation des logiques fondatrices de la Ligue de 1921. Ils créent
« Convergence(s) pour l’Éducation Nouvelle » pour s’ouvrir aux organisations de tous pays qui agissent au quotidien selon de mêmes principes et valeurs, convaincus que faire alliance est une nécessité politique majeure pour lutter contre la marchandisation de l’Éducation, pour promouvoir nos conceptions éducatives qui reposent sur les dimensions de coopération, d’entraide,
d’émancipation et d’éducation active.

Le 6 mars 2021, le lancement de Convergence(s) pour l’Éducation Nouvelle a eu lieu à distance à cause de la pandémie. Il a permis aux huit mouvements qui en sont à l’initiative de montrer que malgré des sensibilités spécifiques, ils sont capables de s’unir pour porter des valeurs et des convictions communes, de faire « convergence » pour continuer l’histoire de l’Éducation nouvelle.
Une dénomination et un logo communs dévoilés ce jour-là ont été les premiers éléments de communication de « Convergence(s) ».
Le 3 juillet 2021, ce lancement aura lieu en présentiel, à Calais. Cet évènement se tient alors symboliquement et historiquement dans la ville-même où s’est tenu en 1921 le premier congrès international de l’éducation ; il est soutenu par la ville de Calais et placé sous le haut patronage de l’UNESCO. Accueillant de nouvelles organisations qui souhaitent rejoindre Convergence(s), il s’agira d’une première mobilisation collective élargie au service d’une ambition partagée : l’éducation à
l’émancipation individuelle et collective et le développement de la solidarité. Ce sera l’occasion d’affirmer que le processus de « Convergence(s) pour l’Éducation Nouvelle » revisite le passé pour mieux comprendre et transformer le présent et préparer l’avenir ; dit autrement, ce sera la fête d’un anniversaire bien ancré dans le 21ème siècle et tourné vers le futur.

2021 – 2022
Pour l’Éducation Nouvelle, l’action éducative s’inscrit dans le mouvement permanent des contextes historiques, politiques, culturels et sociaux, indissociables des individus et des milieux. Partageant la conviction profonde que chacun.e a la capacité de s’approprier, d’agir et de transformer le réel pour ne pas le subir, notre action éducative se doit de tenir compte des évolutions des contextes tout en fondant l’action de l’éducateur sur la prise en compte des réalités de chacun.e. Si l’action éducative que nous conduisons repose sur des valeurs et des convictions, elle ne saurait s’arrêter sur des certitudes, des dogmes. Ce sont ces mouvements permanents de recherche et d’action qui font que l’Éducation Nouvelle sera toujours nouvelle car constamment renouvelée. C’est ainsi que naît la dynamique d’écriture de nos ambitions militantes dans un projet de Manifeste. Un manifeste politique affirmant les ambitions militantes, les utopies concrètes, les références fondatrices et intangibles de l’Education Nouvelle sur les sujets et les actes qui mobilisent nos mouvements.

Nous posons ainsi les bases de la Biennale à venir (Bruxelles 2022) qui accueillera le Manifeste, rédigé en plusieurs mois par l’ensemble des mouvements, comme l’un des éléments d’un projet politique partagé et le rendra public. Mobilisant des militantes et des militants, elle jouera son rôle d’espace ouvert et dynamique permettant, en confiance : la connaissance, la confrontation, l’échange, la dispute … et l’émerveillement ! Elle sera la première à s’ouvrir à d’autres organisations
qui mettent en œuvre au quotidien les principes et les valeurs de l’Éducation Nouvelle tout en inscrivant leurs projets associatifs dans des logiques politiques différentes de celles des organisations fondatrices. Retrouver dans cette Biennale les dimensions de confrontation, de la « dispute », du faire mouvement qui ont marqué les congrès de la Ligue Internationale de l’Éducation Nouvelle fait alors partie des nouvelles orientations de ces rencontres. C’était clairement l’esprit de la Ligue Internationale que de pouvoir renforcer les convergences sans fuir les nécessaires débats sur nos divergences.

La Biennale reposera sur deux temps forts collectifs (Bernard CHARLOT pour la conférence d’ouverture et les interventions de Philippe MEIRIEU et de Laurence De COCK en clôture), l’organisation de 18 débats (les comptes rendus sont accessibles : https://ln.cemea.org/notEwHjJ) et a présentation de 64 ateliers « témoignages de pratiques ». (Ressources sur le site https://convergences-educnouv.org/). Nous attacherons une attention particulière à la dimension de la rencontre et aux propositions culturelles (voir article dans cette lettre « Que serait une Biennale
sans dimension culturelle ? »)

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